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LE CINEMA ET LA MUSIQUE EN HAUTE DEFINITION
12 août 2010

Devin Townsend Band - 2003 - Accelerated Evolution

Devin Townsend Band - 2003 - Accelerated Evolution

 

 

Tracklist:

1. Depth Charge
2. Storm
3. Random Analysis
4. Deadhead
5. Suicide
6. Traveller
7. Away
8. Sunday Afternoon
9. Slow Me Down

Chronique: 17/20

Le magicien des émotions, prince du ressenti, peintre de l’art et exorciste des anges et démons de l’humanité, Devin Townsend, artiste hors-normes et anticonformiste mais homme simple et déchiré, fit de chaque album un pan de sa vie. Chaque expérience studio, qu’il soit sous le chantre de l’extrême brutalité de Strapping Young Lad ou de ces expérimentations sous son propre nom, se veut un épisode émotionnel vécu de sa vie gravé en musique.
Devin Townsend n’a jamais rien calculé…on se souvient de la rage primaire qui habitait l’adolescent lors de la conception des furieux et inhumains Heavy As a Heavy Really Thing et City, de la luminosité d’un Ocean Machine et de son antinomie schizophrénique et aliénante que représentait Infinity, trouble période l’emmenant directement en cellule capitonnée. Puis arriva Terria…l’homme semblait apaisé…Il écrivit un disque sur la nature, la Terre sous sa forme la plus noble, belle et pure, à l’inspiration sans limite et l’émotion décuplée par la sensibilité d’un artiste semblant au sommet de son art.

Dans ce schéma relativement serein, la surprise vint de la reformation de Strapping Young Lad pour un troisième opus éponyme, ainsi que la conception en parallèle, dans laquelle Devin Townsend avouera y avoir été largement plus concentré, d’un cinquième opus solo : A
ccelerated Evolution.
La vision esthétique de l’album se veut d’entrée bien différente de celle de Terria. Une pochette moderne, un livret loin de l’univers déjanté et dérangé de son homologue, tout semble plus sobre, plus posé et les photos de Devin y dévoile un homme semblant encore plus en paix avec lui-même, visiblement heureux et libéré de ses chaines chaotiques et addictives (pure illusion…). Une nouvelle approche musicale en constante évolution (évolution qui ne se stoppera finalement que le temps d’un plus anecdotique Synchestra trois ans plus tard), et certainement l’une dévoilant le spectre le plus large de Devin, passant d’une musique lourde, syncopée et massive à des envolées mélancoliques déchirantes en passant par des encarts presque pop et léger d’un sublime à couper le souffle.

Un morceau comme "Suicide" surprend réellement à la première écoute. Partant d’une base minimaliste, il laisse éclater rapidement une grandeur et une densité commune au canadien dans le spectre sonore, ainsi que des guitares heavy et pesantes, néanmoins jamais dénuées d’une extrême beauté (cette mélodie…). Beauté littéralement sublimée par un refrain angélique, débouchant après un couplet des plus étranges pour offrir une vision stratosphérique du sublime selon Devin. Pourtant quelques peu écorchée, sa voix dégage une telle impression de largeur, de grandeur, d’absolu…oui d’absolu…la grâce simplement…et comment ne pas évoquer l’absolu sans mentionner ce génial et parfait "Deadhead" qui, en huit minutes, offre l’impression de vivre un moment si unique.
On y retrouve le son caractéristique de Devin, ses riffs si particuliers, cette mélancolie exacerbée et si belle, celle clarté, cette pureté désignée sur Terria mais toujours cette énorme puissance latente, cachée, prête à bondir, comme le démontre ces accélérations ou ces descentes de toms si intelligentes. Le chant de Devin passe de la complainte à la douleur, de l’apaisement à la colère, sans jamais évoquer la haine. Les nappes de claviers mettent encore un peu plus en avant l’aspect atmosphérique et fabuleusement beau de la composition, plus sublime encore lorsque Devin y hurle sa rage et sa douleur, exposant un paradoxe si magnifique entre ses hurlements et la pureté des arrangements.

Dans une même optique, encore plus purement planante, "Away" se révèlera l’une des compositions les plus aériennes du génie. Dès le premier riff, la première note, cette sensation de nager parmi les astres, de voyager dans un monde céleste, lumineux mais pourtant si déchirant, se fait sentir et implose en vous. Un immense solo parcours ce titre si typique du canadien et pourtant si unique de la scène actuelle…
C’est néanmoins dans ce monde, parcouru de chœurs angéliques et de mélancolie que l’on trouve des morceaux réellement plus lourds, voir dissonants, à l’instar de la composition d’ouverture "Depth Charge", perlant entre agression et passages aériens comme ce refrain dont seul Devin a le secret et la formule magique.
De la même manière, c’est aussi sur ce Accelerated Evolution que l’on se retrouve face aux titres les plus pop du canadien, mais finalement si beaux, si travaillés, à mille lieux de l’appellation aujourd’hui péjorative de ce terme. De la mélancolie magnifiée d’un "Sunday Afternoon" (quelles lignes de claviers…), à la magie d’un "Storm" partagé avec des interludes rock plus énervés ou un "Traveller" des plus catchy et savoureux, Devin fait réellement ce qu’il veut toujours avec une empreinte, un brio et une maestria presque insolente.

"Slow Me Down" termine le disque à l’instar du "Stagnant" de Terria, sur un morceau mélodique magique, très accrocheur et pur, comme le premier rayon de soleil d’un hiver semblant définitivement trop long. Le bonheur que l’on peut ressentir à l’écoute de ce titre, de ce riff si clair, du chant si enchanteur du canadien ainsi que ces cassures rythmiques jouissives (avant le premier refrain, démontrant que le nouveau batteur Ryan van Poederooven n’a rien à envier au monstre Gene Hoglan) ne peut que faire afficher un immense sourire sur le visage de l’auditeur, une sensation de plénitude, un réel sentiment de bien-être…presque heureux…oui ce morceau nous rendrait presque heureux à lui tout-seul, le temps de quatre petites minutes.

Alors certes Accelerated Evolution ne dispose pas de la cohérence des précédents disques (excepté P
hysicist), et il ne touche pas constamment du doigt le divin…mais il maintien une nouvelle fois l’auditeur sur orbite, montre que Devin est un génie des temps modernes et surtout un magicien des émotions…oui….un magicien…un simple merci vaut finalement bien plus que toutes ces lignes...

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