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LE CINEMA ET LA MUSIQUE EN HAUTE DEFINITION
16 juillet 2010

Devin Townsend Band - 2006 - Synchestra

Devin Townsend Band - 2006 - Synchestra

 

 

Tracklist

1. Let It Roll
2. Hypergeek
3. Triumph
4. Babysong
5. Vampolka
6. Vampira
7. Mental Tan
8. Gaia
9. Pixillate
10. Judgement
11. A Simple Lullaby
12. Sunset
13. Notes From Africa

 


Chronique: 16/20

 

Une vie de débauche, une existence torturée, une âme unique et probablement la matérialisation humaine de ce qui ce fait de plus beau et noble artistiquement parlant. Je ne parle pas d’une œuvre ici, mais bien d’un géniteur, d’un créateur, d’un alchimiste moderne et contemporain, un homme parmi tant d’autres pourtant… 


Il est certain que Devin Townsend n’est pas une personnalité comme les autres, ne le deviendra jamais et pour mon plus grand bonheur, ne s’assoira pas non plus sur une discographie unique et anticonformiste, dont la possession d’un seul album du canadien pour un groupe révélerait du chef d’œuvre. J’en fais trop ? Certainement…

Synchestra, l’album qui vous captive (si vous avez pris la peine de venir jusqu’ici, je suppose que ça vous intéresse un minimum), a vu le jour lors de la période boulimique de Devin, qui produisit trois albums en à peine dix-huit mois (Alien et The New Black de Strapping Young Lad et ce Synchestra en solo !), et se veut très différent de ce que Devin nous propose habituellement, tout en étant également relativement proche de certains de ses anciens travaux, notamment Ocean Machine.

Ce qui surprend en effet, c’est le sentiment d’apaisement qui respire à travers le disque. Devin Townsend à toujours été un poète torturé et malsain, comme le démontraient le long voyage vers la démence de Infinity ou encore les expérimentations extrêmes et inhumaines de City ou schizophréniques de Alien. Mais sur Synchestra, une paix intérieure respire de toutes parts, comme une suite logique et naturelle de Terria et Accelerated Evolution, mais sans les déferlements, certes succins, mais bel et bien existant, de violence et de furie. Une plénitude enfin complète et accomplie, sans pour autant proposé une fadeur créative ou un conformisme ennuyant. L’inventivité et l’expérimentation est encore là, "Babysong" en est le meilleur exemple, à travers des rythmes polyrythmiques, déstructurés et réellement barrés (les quelques mesures de claviers nous embarque dans un monde coloré mais étrangement effrayant).

Ce sentiment de communion et de paix se retrouve dès le premier titre. Une ballade pour débuter (déjà une velléité anticonformiste, contre les normes d’un marché saturé de musique composée à la presse hydraulique !), un splendide "Let It Roll", planant et enchanteur suivit d’un "Hypergeek" sur une base musicale identique (guitare acoustique, arrangements claviers et la voix, sensible et pure, de Devin) mais laissant apparaître le premier riff électrique ainsi qu’une partie savamment dosée de double pédale, avec un premier cri étouffé et déchirant.
Il faut noter également le caractère unifié de l’album, se prenant avant tout comme une longue chanson et non pas comme un assortiment de saveur sans liens.

Suite à ces deux morceaux très courts (deux minutes en moyenne) déboule "Triumph". La magie du canadien nous enivre une nouvelle fois dans toute sa grâce et sa beauté, sa magie et cet enthousiasme faisant plaisir à voir chez un Devin que l’on connait habituellement plus noir. Comment ne pas craquer devant l’appel à la tolérance de ce titre ("One World – Collective – ManKind – CONNECTED"), pénétrante ode à la paix humaine et à la destruction des barrières sociales et culturelles. Une chanson (est-ce bien le terme ?) respirant la nature, la vie et l’espoir, sur laquelle un solo du maestria Steve Vai vient se poser pour ébahir nos oreilles de beauté (sa patte est immanquablement reconnaissable) et de nostalgie à l’écoute d’une collaboration évoquant un Sex And Religion de douze ans déjà.

Mais sans parler de réelle violence, la tension n’est jamais loin, comme si Devin tenait à nous montrer que Mère Nature possède une force que l’homme ne pourra en aucun cas contrecarrée. Ainsi, le rageur et décalé "Vampira" traverse des régions musicales plus sombres et agressives, sans doute essentielles pour ne pas dénaturer totalement son ambitieux projet de ces autres créations.

Mais malgré une musicalité, une magie et une qualité d’écriture de loin supérieure à la quasi-totalité des « artistes » inondant le marché, il demeure un petit quelque chose d’indéfinissable qui nous dit que Synchestra ne sera pas aussi exceptionnel qu’Infinity ou Terria, peut-être une petite pointe d’auto parodie sur la planant "Gaia" ou l’anecdotique "Mental Tan".
Et cette pensée, cette impression que c’est opus est mieux que le reste, mais moins que les autres Devin (en clair cette fois) ne me quittera jamais, malheureusement. Malgré un monumental "Pixillate", inquiétant, créatif, sombre et dément (la face démoniaque du canadien renaissant pour huit minutes divines), on ne parlera pas de Synchestra comme de l’album du siècle ou de la décennie.

En revanche, l’épilogue "Sunset" – "Notes From Africa" est simplement génial, imposant une simplicité enfantine mais un feeling et une sensation de planer en pleine savane absolument unique. Un enthousiasme communicatif et un éclat que seul Devin pourrait insuffler à de tels titres, notamment sur l’intro de "Notes From Africa" évoquant de Led Zeppelin passé à la moulinette du seigneur. Et la féérie de Sunset, ces quelques voix magiques sur des arrangements atmosphériques splendides. Même le titre bonus "Sunshine et Happiness (for all !)" suit parfaitement l’atmosphère, un rayon de soleil caressant les champs de blé un matin de printemps, un bonheur partagé.


Une œuvre s’inscrivant donc dans la continuité, non sans éviter le piège d’un léger auto-plagiat. Mais Devin Townsend étant Devin Townsend (unique !), il ne pouvait qu’un jour où l’autre ressasser quelques idées appartenant à des opus antérieurs. Cependant, Synchestra se révèle indispensable pour découvrir une facette souvent inconnu de ce cinglé misanthrope, celle paradoxalement d’un homme ouvert à son prochain et ne désirant qu’une paix illusoire avant le jour fatidique que certains ignorants nomment l’apocalypse.

 


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